
Dès son diplôme obtenu, John Galliano lance sa propre griffe en
1984. Sa première collection, Afghanistan Repudiates Western Ideals, associe les techniques traditionnelle des tailleurs aux formes et aux tissus orientaux. Il crée ainsi plusieurs collections, à Londres, mais elles obtiennent seulement un succès d'estime, car les industriels, persuadés que ses créations ne peuvent pas être réalisées dans le cadre du prêt-à-porter, ne veulent pas le suivre. Cependant, en
1987, il obtient le prix du créateur britannique de l'année.
En
1990, il présente sa première collection à
Paris. Amanda Harlech se souvient de la nuit qui a précédé son premier défilé parisien : « Nous étions frigorifiés, affamés et sans un sou en poche ». Dans son studio de
la Bastille, il commence à avoir des clientes prestigieuses comme Madonna ou l'une des plus grandes vedettes de la chanson africaine
Papa Wemba qui va jusqu'à le citer dans ses titres, qui sont des tubes de la musique africaine.
Grand technicien, John Galliano a une passion pour le travail du biais, très présent par exemple dans ses collections de l'été 1993 et de l'été 1994 : « Une technique pas commode. Pourtant, une robe en biais, c'est la volupté même ; c'est comme nager dans une mer d'huile ! ». C'est en admirant les robes de
Madeleine Vionnet que ce technicien curieux et passionné en est venu au biais.
Il est alors en pleine ascension et veut donner une nouvelle dynamique à la maison Dior. Bernard Arnault, qui a pris la tête de
LVMH[2] depuis 1987, le nomme, en
1995 chez Givenchy, directeur de la création du Prêt-à-porter et de la Haute-couture et, en
1996 chez
Christian Dior, directeur de la création de la Haute-couture et du
Prêt-à-porter féminin. La toute première robe qu'il réalise chez Dior est pour la princesse Diana, qui la porte à l'inauguration de l'exposition des 50 ans de la marque Dior au MoMa de
New York.
Son talent fut de s'attaquer à n'importe quel élément et de le réinventer en le sortant de son contexte. En
novembre 1999, il devient directeur artistique de l'ensemble des lignes féminines de Dior et prend en charge la responsabilité de l'image globale de la griffe, communication incluse. En
2001, il ajoutera à ses responsabilités celle de l'image des parfums Dior. C'est à cette époque qu'il commence à se transformer en véritable icône de la mode. Il ne veut pas être le fournisseur du tout show-business, mais avoir une relation privilégiée avec seulement quelques célébrités bien choisies capables en devenant des icônes de la mode de propulser l'image
Dior au rang de la marque la plus « hype » du monde.